De 1986 à 2017,un peu d’histoire...

En 1986, c’est la première fois qu’une victime d’inceste témoigne à visage découvert lors d’une émission télévisée. Par son courage et sa volonté, elle a ouvert la possibilité de témoigner de la réalité des violences intra familiales. Il s’agit d’Eva Thomas, fondatrice de l’association S.O.S. INCESTE à Grenoble.

Elle est l’auteure de deux livres, « le viol du silence » et « le sang des mots ».

A Nantes, l’association SOS INCESTE POUR REVIVRE a été créée en 1994 par Jacqueline Papineau. Sa mission est de lutter contre l’inceste. Cette association est animée par une salariée psychologue-coordinatrice ainsi que par une équipe de bénévoles qui bénéficient de formations ainsi que d’une supervision mensuelle.

En 2018...

L’association a décidé de changer son nom pour devenir SOS Inceste & Violences Sexuelles.

Nous souhaitions ouvrir nos portes et élargir notre accueil à un public plus vaste, celui des personnes victimes de toutes sortes de violences sexuelles (viols et agressions sexuelles à l’âge adulte, violences conjugales, harcèlement sexuels etc..).

Au même titre que les victimes de pédocriminalité, nous proposerons à ces hommes et ces femmes  la  rigueur d’écoute et le soutien, pour laquelle nous sommes reconnus depuis tant d’années.

Cette ouverture intervient à la suite de nombreuses demandes formulées par nos partenaires institutionnels, face à l’évolution constante du nombre de dévoilements, de libération de la parole.

Il faut reconnaître la spécificité de l’accompagnement des victimes traumatisées.

Les victimes pourront bénéficier de nos nombreux services : entretiens individuels, soutien téléphonique, participation aux groupes de paroles mensuels.

L'équipe de l'association

L'association est composée d'un conseil d'administration, d'une directrice et  d'une équipe salariée de 6 psychologues cliniciennes et d'une directrice.

L'importance d'un lieu dédié

Notre expérience nous amène à considérer combien il était important dans le parcours des personnes victimes, de se rendre dans un lieu spécifique, dédié, dans lequel elles pourraient déposer leur histoire.

L’association revêt avant tout pour ces hommes et ces femmes un caractère symbolique dans leur parcours.

On ne vient pas chez SOS Inceste de la même manière que l’on se rend chez son thérapeute. A SOS, il n’y a pas la possibilité d’adopter des stratégies d’évitement, nous savons pourquoi elles viennent et elles savent que nous le savons.  Franchir le pas de l'association est déjà un travail d’acceptation de leur histoire.

Elles viennent nous rencontrer dans le but de  déposer toute l’horreur de leur histoire dans un espace sécure qui est en capacité d’entendre et de comprendre ce qu’elles ont vécu.

Venir à SOS c’est également la possibilité de rencontrer d’autres personnes  victimes et nous savons combien ces rencontres sont précieuses pour sortir de ce sentiment d’isolement et du caractère unique de leur histoire, l’impression qu’elles sont seules à avoir vécu ça.

Notre travail pour des personnes qui n’avaient jamais parlé auparavant, c’est avant tout d’accueillir et  de recréer du lien, un lien suffisamment sécure pour qu’elles se permettent de remettre en pensée l’impensable.  Pour des personnes déjà dans une prise en charge multiple, nous représentons un espace additionnel, dans cette même logique symbolique de l’expertise du sujet qu’elle traite, espace dans lequel elles continuent ce travail de compréhension, d’élaboration  et de réparation psychique.

Nous les accompagnons dans ce long travail d’acceptation et de légitimisation, leur droit à avoir été victime, nous tentons de déconstruire certaines croyances et de démêler la confusion pour permettre la révélation de leur identité, nous les accompagnons dans leurs différents questionnements ; pourquoi je n’ai pas réagi, de quelle manière manière mon histoire m’a impacté, si je ne suis plus victime : qui suis-je ?

L’association est un tremplin et nous travaillons avec elles sur la transmission des éléments de compréhension pour leur permettre de continuer leur chemin de reconstruction.

Souvent le travail a commencé bien avant et se poursuit mais durant ce laps de temps à l’association plus ou moins long, elles s’offrent une forme de sécurité et de pouvoir d’agir sur leur histoire.